13 Avril 2014
Le gouvernement socialiste de Manuel Vals vient de faire ce que l’on convient d’appeler une déclaration d’intention, c’est-à-dire une déclaration de « bonnes intentions ». Mais, il faut remarquer tout de suite qu’il y a, il peut toujours y avoir deux types opposés de « bonnes intentions ». Il y a les « bonnes intention » de la part de ceux qui sont déjà au pouvoir, de faire fonctionner le système productiviste de façon encore plus productiviste, encore plus technocratique, encore plus éloignée du citoyen, en agrandissant encore un peu plus la dimension des circonscriptions et en faisant monter le niveau moyen de décision. Mais, il existe aussi de véritables « bonnes intentions », celles de se rapprocher du citoyen, celle de réduire la dimension des instances de décision c’est-à-dire, celles de vouloir abaisser le niveau moyen où se prennent les décisions. Les intentions de Manuel Vals sont donc clairement des intention technocratiques productivistes, économicistes ou ce que l’on pourrait appeler « néocapitalistes libérales ». En effet, tous les projets de réformes proposés par le Premier ministre vont dans le même sens, faire monter le niveau de décision. Car, par quoi peut-on caractériser le capitalisme libéral si ce n’est par la primauté des valeurs et critères économiques dans le choix des décisions. Or dans le vrai débat actuel, qu’est-ce qui est en jeu ? C’est le choix de préférer ou non, pour les collectivités territoriales, d’un côté l’efficacité économique ou de l’autre la démocratie. Donner la préférence à la démocratie signifie, donner la préférence aux volontés des citoyens, en particulier à la volonté de proximité, à la volonté de garder un cadre à l’échelle humaine où l’on puisse discuter entre les décideurs et les administrés. L’autre voie actuelle basée sur la primauté des valeurs économiques n’est pas différente de la voie que pouvaient imposer les forces capitalistes et productivistes traditionnelles. Le cadre n’y change rien ; ce n’est pas parce qu’une décision concerne une collectivité publique que son caractère économiciste est différent. Cacher ce caractère, en lui affectant le terme de « rationalité économique », ne change pas la nature des décisions, quel que soit le caractère public ou privé, du cadre de décision. C’est, d’ailleurs toujours la même voie, la voie imposée par le libre échange et la mondialisation, imposées à leur tour par l’Europe institutionnelle actuelle. Ce libre échange et cette mondialisation n’ont jamais été discutés, ni votés par les Français, mais imposés par des décrets, par R. Barre, puis par les ministres du Président Mitterrand. Aujourd’hui, les réformes territoriales projetées expriment la volonté de s’y adapter en créant de grandes régions, des métropoles, etc. Ce n’est donc pas une voie choisie par les Français : la seule fois où, en 2005, à propos de la ratification du Traité Constitutionnel Européen, la question a été posée aux Français, ceux-ci en répondant nettement « Non », ont clairement montré leur désaccord avec cette Europe du Libre échange et de la Mondialisation économique. Ce n’est donc pas la voie des Français. Pour d’autres raisons encore. Ce n’est pas, non plus, la voie de ceux qui voudraient donner la préférence à la recherche de la liberté et de la Justice, la préférence à la recherche de la gentillesse, de l’affection, de la douceur, de la beauté. Ce n’est pas la voie de tous ceux qui veulent défendre les compétences et les ressources de communes petites et autonomes, de ceux qui veulent maintenir les Conseils Généraux et les Régions dans leur dimensions actuelles. Ce n'est donc pas la voie de la Confédération des Écologistes Indépendants.